Taupe de Knysna: Evra donne une piste et se rappelle: « Henry m’avait dit »

Taupe de Knysna: Evra donne une piste et se rappelle:

Patrice Evra n’oubliera pas de si tôt l’épisode de Knysna, au Mondial 2010, où l’équipe de France dont il était le capitaine était complètement passéE à côté de son objectif.

Une triste épisode qui restera ancré dans la mémoire de tous les Français, y compris le capitaine Patrice Evra à l’époque.

« Avoir voulu tout prendre sur mes épaules. J’aurais dû laisser mon portable ouvert et écouter les avis de certains comme Didier (Deschamps). Je me suis mis dans une bulle, je ne savais pas quelles répercussions cela pourrait occasionner, a reconnu Patrice Evra sur BFM TV. En étant capitaine, j’aurais dû prendre les choses moins à coeur. Je me suis fait bouffer. Au lieu de penser au groupe, j’aurais dû penser à ma tronche. Même si j’assume et que je ne regrette rien, que tout est retombé sur moi, Thierry Henry m’avait dit de penser à moi. Que personne ne serait là pour moi à l’arrivée et c’est ce qu’il s’est passé. J’ai écorché cette image de capitaine de l’équipe de France et en cela je m’en veux. »

Revenant sur la taupe qui a révélé les secrets du vestiaire et l’exclusion de Nicolas Anelka du groupe France, Patrice Evra déclare:

« Cette histoire de taupe me fait rire. Je ne l’ai jamais trouvée au final. Quand je revois cette conférence de presse où je dis que je vais trouver celui qui a tout balancé, c’est là où je vois que j’étais trop dedans. J’étais habité. Ça se voit à mes yeux, mon phrasé, mon énervement … Grâce à cela, le Evra leader en 2010 et celui de 2014 au Brésil a complètement changé. En Afrique du Sud, je m’occupais des gens et ça bouffait toute mon énergie. Au Brésil, je m’occupais de mes partenaires, mais ça me donnait de l’énergie. Pourquoi ? Parce que j’avais muri et évolué dans ma tête. J’ai fait de la méditation, j’ai pris du recul, je suis devenu plus zen. En 2010, j’étais au bureau des plaintes, le petit-déjeuner qui n’allait pas, les entraînements, les crampons … Des fois, mes partenaires rigolaient le matin en voyant ma tête de fatigué. Je ne me rendais pas compte. »

« J’ai payé pour tout le monde. J’ai pris dans la tronche et je l’ai accepté. A la fin du Mondial, j’ai dit aux gars: « Prenez vos avions privés, partez en vacances, mais moi j’atterris au Bourget et je passe devant les gens. » Je suis allé déjeuner en plein centre de Paris le jour-même, ma femme a fondu en larmes car tout le monde m’a applaudi dans le restaurant », a lâché Patrice Evra…

…avant de terminer sur le refus de l’équipe de s’entraîner ce jour-là et l’histoire du communiqué lu par l’entraîneur Domenech:

« Je vais vous dire quelque chose sur ce sujet. Le coup du papier, je devais être en charge de le lire devant les médias. Quand on arrive au stade pour l’entraînement, je montre le texte à Raymond et là il ne me le redonne pas. « Comme vous êtes des gamins, c’est moi qui vais le lire ». Je lui réponds que non, que je n’ai pas confiance … Je suis encore bouffé par mon rôle de capitaine, poussé par les autres. Et là je monte dans le bus, les gars me demandent où est le papier. Ils me demandent d’aller le chercher car ils avaient peur que Raymond déforme nos propos. J’y vais, et je ne sais plus quel joueur tire le rideau du bus et dit que le coach lit le communiqué aux médias. On voulait encore m’envoyer au feu. Si j’avais été le lire devant la presse, j’aurais eu l’air d’un grand imbécile.

Patrice Evra avoue aussi qu’il y a beaucoup de choses que le public ne sait pas dans cette affaire :

« Énormément de choses. Je ne veux pas vous faire de teaser, mais je sortirai un livre qui racontera tout cela dans les détails. Déjà, là, je vous ai donné une anecdote que personne ne connaissait. C’est difficile d’expliquer tout ce qu’il s’est passé en seulement quelques lignes dans une interview. »